Les conséquences du tabagisme ont été davantage étudiées au cours de la grossesse qu’au cours de l’allaitement maternel. Il existe un passage de la nicotine et d’autres substances dans le lait maternel et des modifications de la composition du lait. Les objectifs de ce chapitre consistent à étudier l’intérêt de l’allaitement chez la femme fumeuse, et de l’adaptation des habitudes tabagiques, médicamenteuses et comportementales en cas de sevrage incomplet afin de mieux guider les femmes.

Consultation de la base de données Medline® et de la Cochrane.

La conservation du bénéfice de l’allaitement maternel chez les fumeuses en ce qui concerne la prévention des infections respiratoires, des coliques, des déficits cognitifs, de l’obésité, de la mort subite du nourrisson, n’est pas connue à ce jour. Il n’est donc pas recommandé de faire intervenir le statut tabagique dans le choix du mode d’alimentation du nouveau-né (accord professionnel). Cependant, l’allaitement maternel étant un facteur associé à la réduction de la consommation tabagique et/ou au sevrage (NP2), il est recommandé de promouvoir l’allaitement maternel chez les femmes non sevrées afin de limiter la consommation tabagique (grade B). L’utilisation des traitements substitutifs nicotiniques est possible pendant l’allaitement (accord professionnel). En l’absence de données, le bupropion (Zyban®) et la varénicline (Champix®) ne sont pas recommandés chez la femme qui allaite (accord professionnel). Un intervalle libre entre la cigarette et la tétée permet de réduire la concentration de nicotine dans le lait (NP4). Aux femmes fumeuses non sevrées qui allaitent, il est donc recommandé de ne pas fumer juste avant la tétée (accord professionnel).

Les résultats indiquent que l’allaitement maternel est possible chez les femmes fumeuses, bien que moins souvent initié par celles-ci. Si la conservation de ses bénéfices pour l’enfant n’est pas à ce jour démontrée, l’allaitement maternel permet chez la mère de limiter la consommation tabagique.

The consequences of smoking have been studied more during pregnancy than during breastfeeding. There is a passage of nicotine and other substances in breast milk and some modifications of milk composition. The objectives of this chapter are to study the benefits of breastfeeding in women who smoke, and the adaptation of smoking, medication and behavioral habits in case of incomplete withdrawal to better guide women.

The Medline database, the Cochrane Library and foreign guidelines from 1999 to 2019 have been consulted.

The conservation of the benefit of breastfeeding in smokers with regard to the prevention of respiratory infections, infantile colic, cognitive deficits, obesity, sudden infant death, is not known to date. It is therefore not recommended to include smoking status in the choice of feeding mode for the newborn (professional agreement). However, since breastfeeding is a factor associated with a reduction in smoking and/or withdrawal (NP2), it is recommended to promote breastfeeding in non-weaned women in order to limit smoking (grade B). The use of nicotine replacement therapy is possible during breastfeeding (professional agreement). In the absence of data, bupropion (Zyban®) and varenicline (Champix®) are not recommended for women who are breastfeeding (professional agreement). A free interval between smoking and breastfeeding reduces the concentration of nicotine in milk (NP4). For non-weaned women who are breastfeeding, it is therefore recommended not to smoke just before breastfeeding (professional agreement).

The results indicate that breastfeeding is possible in smokers, although less often initiated by them. If the conservation of its benefits for the child is not demonstrated to date, breastfeeding allows the mother to limit smoking.